Les têtes de gondoles Hommes et le rôle des médias à l’échelle macro
A l’échelle macro, les médias et la communication font la part belle aux hommes, on voit rarement les femmes sur les plateaux télé ou au même titre que les minorités visibles, on en rajoute une parfois pour la bonne conscience. Nos milieux alternatifs ne sont pas épargnés. Nos hommes « célèbres » Cyril Dion, Maxime de Rostolan, Pablo Servigne, je peux en citer beaucoup comme ça.
C’est aussi aux médias de ne pas « oublier » la présence des Femmes, il est rigolo de constater que quand se sont des femmes qui sont journalistes, elles vont systématiquement penser aux hommes et aux femmes, mais l’inverse ne se vérifie pas.
Une idée, peut être que « ces têtes de gondoles » peuvent inviter lors de leur propre élocution, interview..ou livre des femmes, pour co-créer ensemble, et donner une visibilité différente. C’est à nous aussi de revoir, et ré-inventer les façons de faire.
Les Oasis, lieu de transition et de changement de paradigme à l’échelle micro
Sur nos lieux, nos Oasis qui sont normalement des lieux en avance, visionnaire, porteur de changement sociétaux, nous sommes aussi encore influencés par notre éducation judéo chrétienne. Nous devons faire un effort et être vigilant sur ce sujet au quotidien. Au delà de l’écriture inclusive, du partage des tâches, c’est une prise de conscience personnelle où tout à chacun doit réfléchir à ses actions au quotidien, avec profondeur et Sens.
Notre éducation judéo chrétienne, nous pousse inconsciemment parfois à encore faire des choix autour de la compétition, du meilleur qui gagne, nous voyons encore des réactions de déresponsabilisations dans nos actions de tous les jours. Car cette société est basée sur un patriarcat fort et tout puissant, avec un système pyramidal, où c’est le meilleur qui gagne et une verticalité à toutes épreuves.
Le sentiment de légitimité et le soutien des proches
Il est difficile de prendre le temps en tant que Femmes, trouver un équilibre entre son rôle de Mère, de Créatrices, de Femmes, d’Amantes..
Pour ma part ce que je fais est aussi pour moi simple et naturel, je ne trouve pas forcément que mon quotidien peut inspirer et faire sens pour d’autres personnes. Je suis dans le Faire et pas dans le paraître ou la démonstration. Je vis ma Vie tout simplement.
Pourtant aujourd’hui mes proches, et les personnes avec qui j’échange, me donne une légitimité à leurs yeux. Cette légitimité dont j’ai besoin aujourd’hui pour me mettre en avant, travailler sur moi et me sentir à l’aise pour m’exprimer. Le travail sur mon Ego est aussi une chose importante, retrouver de l’Ego avec justesse pour dire, partager mon expérience et mon point de vue.
La danse entre les Hommes et les Femmes, la juste place
Aujourd’hui les Femmes doivent sortir de l’ombre et montrer qui elles sont. C’est une danse entre elles et les hommes. Les hommes ont aussi leur part de responsabilité, c’est à eux d’être attentif aux femmes de leur entourage et de les accompagner en leur laissant une place, en faisant un pas en arrière. De cette manière un équilibre, une justesse, permettra que chacun puisse se sentir à sa juste place.
Idées autour du mot « transition »
La transition est la prise de conscience d’un décalage entre un mode de vie idéalisée en cohérence avec ces valeurs, et la réalité d’un quotidien « métro, boulot, dodo ». L’exode rural qui a commencé au début du 20 eme siècle a déraciné, des milliers de famille vers les villes. Aujourd’hui les personnes qui « transitionnent » sont souvent les générations suivantes qui ne trouvent plus de Sens dans leur quotidien. Ils sont souvent issus d’une classe moyenne aisée, avec des emplois très chronophages, pratiquent déjà beaucoup de geste vers une gestion durable de leur vie (zéro déchet, flexitarisme, voir végétarien/végan) et parfois viennent juste d’être parents.
Une partie de leur famille est restée ou/et retournée à la campagne, et à chaque retour à la Terre, le sentiment de décalage entre un mode de vie simple, peu sollicité par la publicité et une temporalité différente les invitent à revoir leur façon de vivre leur quotidien, dans une « simplicité volontaire » comme dit si bien Pierre Rabhi.
Idées autour du Masculin et du Féminin
Le Féminin est de « prendre soin de » issu du Matriarcat, un fonctionnement très horizontale. La gouvernance partagée qu’est la Sociocratie est très Féminin. Quand une personne de la « communauté » a des difficultés, on ne juge pas, on va vers lui vérifier si tout est ok pour lui, et s’il rencontre des difficultés de l’aider à trouver une solution pour qu’il puisse réaliser ce qu’il a à faire. Soit en terme de matériel, soit en terme de compétence humaine voir de temporalité… Le Féminin accompagne, protège permet à tout à chacun de pouvoir trouver et prendre sa place.
Naturellement, biologiquement la Femme est une créatrice, une matrice, elle donne la vie, porte la vie. Dans son pouvoir de création, elle porte cette capacité innée en Elle, dans son Féminin.
Le Masculin est plutôt très vertical, on le voit dans notre société patriarcale aujourd’hui, la force, parfois la domination. Le Masculin, est celui/celle qui va trancher, quand je « sors » mon Masculin, c’est le moment où je vais poser mon autorité, remettre le cadre.
Issue d’une famille de Matriarche
J’ai grandis avec l’image de Femmes fortes autour de moi, en commençant par ma mère, cadre supérieure dans une entreprise exclusivement Masculine, gérant sa vie professionnelle, de mère de famille comme une cheffe d’orchestre. Je garde ce sentiment en moi, de la marque qu’elle m’a laissé sans faille de savoir tout gérer, tout maîtriser, l’image de la « perfection ». Ma grand mère, qui dans l’histoire familiale, a accueilli une partie de sa famille et son quartier lors de la 2nd guerre mondiale. Sa propre mère, mon arrière grand mère, qui a fait le choix d’avorter au début du 20 eme siècle et de ne pas avoir d’autres enfants que sa fille aînée, et qui meurt d’hémorragies dans le fossé en revenant de l’opération clandestine.
Une grande Dame, Simone de Beauvoir, cousine de ma grand mère, exemple de femmes incroyables de force et de caractère.
Ma propre expérience aux épreuves de la vie, et mon propre cheminement : la rupture d’anévrisme et le handicap du père de mes enfants, un burn out de surcharge mentale, la création du Bois du Barde à bout de bras avec une volonté de réaliser ces rêves, d’avancer toujours avancer.
L’éco féminisme, le féminisme, ne sont pas les bons « combats »
De ce que je comprends dans l’éco féminisme et le féminisme, c’est la force du « contre le patriarcat », « contre la société de consommation » « contre l’appauvrissement de la planète ». La Femme trouve sa place « au contre » à l’opposition.
De mon point de vue, ce n’est pas un combat, comme je l’explique c’est une danse, je suis pour « le Pour ». En permaculture on valorise, on positive, on fait ensemble. Le Patriarcat n’est pas une mauvaise chose, c’est comme beaucoup d’autres façons, l’utilisation que nous avons faite qui a donné la société que nous avons actuellement. Les hommes avec un petit h (et peut être autres choses 😉 ) qui se sont trouvés dépassés par le pouvoir des Femmes à une certaine époque, où donner la vie, mettre au monde un enfant était entouré de mystère et de mysticisme.
Aujourd’hui beaucoup de mystères de l’époque ont été résolu, même en physique quantique, l’Humain a pu répondre à de nombreuses questions existentielles. Il est grand temps de dépasser ce clivage de genre, et ouvrir nos esprits à un équilibre plus judicieux, d’un « contre » en opposition « à ».
Le Féminin et le Masculin, au delà de la binarité et du genre, un équilibre, l’Ecosophie
Pour que chacun puisse avancer il est important de travailler sur soi, au cœur, arriver à accueillir ces émotions les dissoudre, expliquer et exprimer à son entourage ce qui se passe à l’intérieur du Soi. La verbalisation, ou l’expression, qu’elle que soit son mode! Permet d’extérioriser et de lâcher le poids de ces émotions.
Ensuite la continuité du chemin est de pouvoir comprendre les besoins qui en découlent, et sur le même mode pouvoir le présenter aux personnes de son entourage. Car chaque besoin non écouté, non compris, non accueilli, engendre une ou plusieurs émotions dû à notre histoire personnelle.
Au Bois du Barde, nous allions l’Ecosophie ainsi que l’écologie profonde pour faire sens dans notre quotidien, le sentiment de faire partie du Tout, nous encourage à faire les meilleurs choix pour nous même et donc pour notre environnement qu’il soit au niveau Humain, qu’au niveau écologique. L’Ecosophie est né 1960 par Aern Ness, il inverse la perspective anthropocentriste : « L’Homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le tout » — Arne Næss, (Écologie, communauté et style de vie)
L’Ecologie Profonde est aussi un terme créé par Aern Ness, c’est Joanna Macy qui en est aujourd’hui la représentante au niveau internationale et Claire Carré au niveau européen avec son « Association Roseaux Dansants ». Concrètement, l’écologie profonde souhaite une décroissance des impacts négatifs des activités humaines.
Eduquer et Accompagner les jeunes générations
Aujourd’hui plus qu’avant, il est important de créer des espaces, des temps pour que les plus jeunes puissent s’ouvrir, exprimer leurs émotions, les accueillir. Nous voyons trop les résultats de cette dissociation du mental sur le cœur dans cette société du début du 21 eme siècle issu du 20 eme siècle.
De plus en plus d’école avec des pédagogies actives, comme Freinet, Montessori, même dans le système des écoles publiques, voient le jour. Les professeurs des écoles eux mêmes constatent la limite et souvent cherche des solutions pour sortir l’école du système compétitif. Des écoles aussi comme les écoles démocratiques ou de la forêt permettent cette reconnexion à soi.
Eduquer nos enfants, les futures générations, pour que chaque individu puisse trouver la voie de l’équilibre entre son féminin et son masculin, dès le plus jeune âge, quelques soit son genre ou sa sexualité, pour devenir des adultes au coeur du Vivant.
Novembre 2020
